jeudi 18 juin 2020

Article du Ouest France du dimanche 09 octobre 2016

Caroline, devant ses bocaux et les cotons et produits cosmétiques qu'elle a elle-même fabriqués

La France des solutions. Caroline, 29 ans, a relevé le défi Zéro déchet lancé par Lorient Agglomération en mars. Depuis, c'est devenu un art de vivre.
Ses amis la surnomment « Béa Johnson », du nom de la prêtresse du zéro déchet. Elle refuse la paille qu'on met dans son mojito, la serviette en papier autour de sa glace, le sachet autour de la baguette. Fait ses courses avec des boîtes en plastique et des sacs en tissus. Achète ses fruits et légumes directement chez le producteur. Fabrique sa crème hydratante, son déodorant, sa lessive, son liquide vaisselle... Utilise des cotons lavables. S'habille en vêtements d'occasion. Et bien sûr quand on prend le thé chez elle, pas de sachet !

« Je trie tout »

Caroline Darche, 29 ans, est peintre en décor (fresques et trompe l'oeil) et travaille dans une boutique qui recycle les cartouches d'encre à Lorient. Elle habite en appartement avec son ami Victor, 27 ans, à Inzinzac-Lochrist. « Quand on déménagera dans une maison, on prendra des poules. »


Il y a un an, à part trier le plastique et le carton, elle n'était pas forcément soucieuse de ses déchets. « Maintenant, j'essaie d'en avoir le moins possible, je trie tout. » Le déclic ? Un défi lancé par Lorient Agglomération. « En allant sur le site pour trouver les horaires des déchetteries, je suis tombée sur une annonce. L'Agglo recherchait des foyers témoins pour tester des méthodes conduisant au zéro déchet. Adepte de nouvelles expériences, j'ai postulé. » En mars, le jeune couple devait choisir trois « écogestes ». Ils ont décidé d'en suivre le maximum : boire l'eau du robinet, fabriquer ses produits d'entretien, privilégier les écolabels...



Pendant l'expérience, ils ont visité le centre de tri de Caudan et le centre d'enfouissement d'Inzinzac-Lochrist. Un électrochoc. « On s'est dit que tout ce qu'on met dans la poubelle bleue, c'est comme si on le mettait par terre ! » Au bout des trois mois de test, la poubelle bleue ne pesait plus que 250 g/mois.



Elle aurait pu s'arrêter après. Que nenni. « C'est devenu une passion. » Elle balaie d'un revers de main l'idée que ça revient plus cher et que ça prend du temps. « 80 € de course en septembre. Et il faut juste être organisé. En une matinée, je fais mes cosmétiques et produits d'entretien. La crème hydratante, ça prend 10 minutes ; j'en ai pour 6 mois. Elle est plus efficace et ne me coûte que 2 €. » Les biscuits pour le petit-déjeuner fait maison ? « Je les fais un soir, ça nous dure toute la semaine. »



Il y a bien quelques entorses à son zéro déchet, souvent argumentées. « Je suis revenue au dentifrice classique. La sensation de bonne haleine, c'est sympa aussi. Idem pour le shampoing. »



Ses produits emballés achetés à Coût 2 Frais (magasin de déstockage de produits alimentaires frais et surgelés) ? « Ils partiront à la poubelle sinon... »



Même en voyage ou en festival, Caroline amène ses boîtes en plastique. « Parfois, je me dis que ça ne sert à rien, qu'on va tous mourir. Mais si on est plein à le faire, les industriels produiront moins d'emballages par exemple. »



Ses astuces et ses recettes sur son blog : http://enrouteverslezerodechet.blogspot.fr/

Nadine BOURSIER.

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